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Copyright Dupuis 2006

Copyright Dupuis 2006

Espace, frontière de l’infini

Terre, 24 mai 2278, un immense congrès s’est réuni à Prague pour tenir la dernière conférence mondiale en faveur du « oui » confédéré. La terre va en effet bientôt voter pour savoir si elle accepte d’entrer dans la confédération interplanétaire qui réuni plus de 700 races de tout l’univers. 120 000 personnes sont venues assister à la conférence.

Quinze plus tard. l’O.D.I. accueille ses nouveaux agents diplomates, formés pour maintenir la paix dans l’organisation interplanétaire. Caleb SWANY en fait partie. Il est le premier terrien à avoir pu passer et réussir les tests.
Les agents diplomates travaillant en duo, Caleb va devoir faire équipe avec l’agent Mézoké IZZUA, de la race des sandjards.

Leur première mission sera de se rendre dans le secteur de la planète UPSALL, appartenant aux Jävlods, et de sa lune Senestam, colonisée dans des conditions difficiles par des terriens. Ils devront déterminer les circonstances de la mort de trois pilotes Jävelods, apparemment tués par les humains, et inviter les colons à quitter cette lune qu’ils ont vaille que vaille réussi à exploiter. Déjà ardue, leur mission va encore être compliquée par un complot qui se trame en coulisse.

Poukram ! J’ai déjà vu ça quelque part.

Une confédération interplanétaire, des agents de terrain pour des missions difficiles, des humains pas très bien vus, des complots politiques ? Non, ce n’est pas un nouveau Sillage.
S’il fallait qualifier Orbital, ce serait un mélange détonnant de Star Wars, Valérian, Mézière, Bilal et Moebius. On a vu pire.
Et malgré toutes ces subtiles références, le bouquin garde son identité propre.

Sylvain RUNBERG, qui a aussi œuvré sur les nouvelles aventures de Mic Mac Adam au côté de Luc BRUNSCHWIG (excusez du peu), maîtrise parfaitement son sujet. Son univers est d’une richesse et d’une densité rarement vues.
Dans ces deux premiers tomes il prend le parti de présenter cette civilisation vieille de 8000 ans. La moindre bulle contient une information essentielle pour la compréhension de ce monde. Du coup une seule lecture est insuffisante pour appréhender toute la richesse de son univers.
Les personnages sont laissés un peu de côté. C’est un choix certes frustrant mais judicieux qui permet au scénariste de nous faire entrer lentement mais sûrement dans son monde, sans nous perdre en route. Mais qu’on se rassure, à la manière dont RUNBERG nous prend par la main on devine que ses personnages vont gagner en importance et s’étoffer dans les cycles à venir.

Copyright Dupuis 2007

Copyright Dupuis 2007

Le premier cycle se termine (avec brio) en deux volumes. Ce choix est vraiment idéal : il permet de raconter une belle histoire sans perdre de temps tout en préservant les personnages qui vont pouvoir être affinés dans les cycles suivants.

Pour les dessins il fallait un homme à la hauteur. Serge PELLE a relevé le défi avec brio. Il a quitté le monde de la bédé en 1996 avec la fin de l’aventure du « Grand Chambardement » pour se tourner vers le dessin animé.
Il revient dans le monde du neuvième art avec Orbital et marque un grand coup.
Son dessin est fin et maîtrisé, les couleurs façon gouache sont magnifiques. La mise en scène dynamique rend la lecture fluide et très agréable. Serge a fait un tour par le dessin animé et ça se sent (voir la planche 25 du premier volume).
La richesse du scénario aurait pu être plombée par un dessin lourd, surchargé. Ici, la ligne claire de PELLE et les couleurs minutieusement choisies allègent la lecture et l’ensemble se lit tout seul. Du grand art, aussi bien dans les cadrages serrés que pour les plans larges et les architectures imposantes.

Orbital a été une excellente surprise. Ne passez pas à côté, la série risque bien de devenir la nouvelle référence en matière de SF française. Rien que ça. Vivement le nouveau cycle.

Cession holo terminée